
Le sens de la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié dans l’Eglise Catholique…
Célébrer le deuxième dimanche après l’épiphanie (6 janvier)
Le 1er Mai 2014, le Pape Jean Paul II approuve l’instruction Erga migrantes caritas Christi, du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, dans laquelle il est clairement souligné : « Pour sensibiliser l’ensemble des fidèles aux devoirs de fraternité et de charité à l’égard des migrants, et recueillir les fonds économiques nécessaires à leurs obligations pastorales envers les migrants, les Conférences épiscopales et les structures hiérarchiques respectives des Églises orientales catholiques fixeront la date d’une Journée (ou Semaine) du migrant et du réfugié au temps et de la manière les plus adaptés aux circonstances locales, dans l’attente d’une célébration souhaitée à date fixe ». (Erga Migrantes Art. 21)
C’est en novembre 2004 que le pape Jean Paul II décide que la journée mondiale du Migrant et réfugié qui existait déjà depuis 90 ans soit célébrée à une date unique et fixe pour toute l’Église, le deuxième dimanche après l’épiphanie (le 6 janvier). Aussi le pape Jean-Paul II montre clairement la place et l’importance qu’il faut accorder à cette célébration annuelle de la Journée mondiale du migrant et du réfugié … Un appel à tous les baptisés et homme de bonne volonté de pouvoir vivre ensemble devant Dieu, tous ensemble, une journée de prière, d’attention à l’autre, « d’action et de sacrifice pour la cause des migrants et des réfugiés ».
Un peu d’histoire.
Si l’Ancien Testament des nombreuses soulignent la place convenable que le peuple élu devrait accorder à l’étranger qui vient séjourner chez eux et le rappel qu’eux-mêmes, les enfants d’Israël ils étaient immigrés en Egypte, l’appel de Jésus dans le nouveau testament est très fort. Le Christ lui-même s’identifie à l’étranger : « j’étais étranger et vous m’avez accueilli) (Mt 25, 35). A la suite de ce message et de sa tradition, l’Église a toujours eu le souci de l’immigré, de celui que le déplacement de son pays d’origine fragilise.
Déjà en 1914, le pape Benoit XV institue une Journée mondiale du migrant et du réfugié. Il laisse aux diocèses, aux pays le soin de fixer une date convenable selon les lieux, les convenances locales. La célébration était alors organisée de différentes façons d’une région à une autre et cela donnait lieu à une diversité de choix : « messes des nations, fêtes des peuples, journées de partage, de fraternité, d’accueil et cela tout au long de l’année.
En 1969, le pape Paul VI dans l’esprit du Concile Vatican II, qui redonnait un grand souffle à l’universalité de l’Eglise, souhaitait qu’à travers cette célébration de cette journée les membres du peuple de Dieu se connaissent mieux et prennent leurs propres responsabilités dans le soutien des œuvres en faveur des personnes en migration. C’est aussi à la suite du Concile Vatican II qu’est créé la même année le Conseil Pontifical pour la pastorale des migrants.
Sens de cette journée
La journée de migrant s’inscrit alors dans les tissus même de l’Eglise du Christ, pauvre et immigré sur notre terre. Par cette journée, l’Eglise catholique appelle ses enfants à travers le monde à se rapprocher, elle redit ainsi son message, ses convictions pour que tous soient un comme « le Christ est Un avec le Père » et qu’à travers cet Amour, le monde reconnaisse en Jésus celui qui a versé son sang par amour pour nous. La journée mondiale du migrant nous invite alors de reconnaître en tout homme l’image de Dieu, une invitation au respect de la dignité de tout homme et du droit des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’asiles, des sans-papiers.
Chaque année le Pape publie un message qui est toujours beau de lire, de méditer.
Abbé Claude Musimar
Service Pastoral des Migrations, Diocèse de Tournai