"Eglise sans frontières. Mère de tous"
Cette année, le thème de la Journée Mondiale du Migrant et du réfugié qui sera célébrée dans l’Eglise catholique le dimanche 18 janvier est
« Eglise sans frontières. Mère de tous ».
Les migrations, bien qu’il soit un phénomène lié à l’histoire de l’humanité, aujourd’hui le flux migratoire de plus en plus grandissant fait des migrations un des défis majeurs de notre monde. Un phénomène complexe pour plusieurs raisons : le lien à l’économie et à la politique, sa relation avec toutes les sphères de la vie quotidienne, les difficultés de le maîtrise, etc.
Il est difficile de réguler, de contrôler, de gérer les migrations. En même temps, le fait que de nombreux migrants se déplacent malgré les obstacles persistants accentue, pour ainsi dire, « l’incompatibilité » entre les approches restrictives et un monde en marche vers une croissante libéralisation d’autres flux. Cette incohérence engendre des situations parfois très dramatiques dans lesquelles plusieurs familles se retrouvent : familles séparées, brisées, divisées ou même recomposées autrement par les migrations, perte des repères, destructions des liens, etc. Ces blessures de déplacements rencontrent la dureté de l’accueil. Certaines séparations engendrent parfois des crimes contre l’homme, image de Dieu. Oui, en chaque homme est imprimé le visage de Jésus-Christ.
Dans l’ancien testament, le migrant ou « l’étranger » est considéré comme « l’hôte étranger » au milieu de nous. Dans certains passages, le fait que cet étranger partage la vie des autochtones, il pouvait être considéré comme le « prochain ». Le Code de l'Alliance demande alors au peuple de se rappeler son histoire propre. Ainsi à deux reprises, on peut lire cette recommandation :
Tu n'exploiteras pas l'émigré, car vous avez été des émigrés en Egypte" (Ex. 22,20 et 23,9).
Dans le nouveau testament, Jésus nous invite à aller plus loin. Le partage de la même foi en Jésus-Christ ne fait-elle pas de nous des « frères et des sœurs». Pour le Pape François dans son message pour cette journée des Mondiales des Migrations souligne qu’« à la mondialisation du phénomène migratoire, il faut répondre par la mondialisation de la charité et de la coopération, de manière à humaniser les conditions des migrants ».
Le Pape François nous responsabilise tous, tout en redonnant l'espérance à ceux qui sur ce chemin vive l'épreuve et parfois le découragement. Le migrant, ce frère « étranger » ne fait-il pas partie de la catégorie de frères pour qui Jésus donne sa vie, des frères en qui Jésus s’identifie
« J’étais étranger et vous m’avez accueilli » Mt 25.
Mystère de l’identification du Seigneur à celui qui est sans pouvoir de s’en tirer seul. Le Seigneur nous invite dans l’Amour à inventer des chemins nouveaux avec l’Autre, avec les personnes de-« toutes les nations » et d’être membre d’une famille nouvelle, la famille chrétienne.
Abbé Claude Musimar
Responsable diocésain du Service Pastoral des Migrations
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